Cuéntame un cuento...

...o una historia, o una anécdota... Simplemente algo que me haga reir, pensar, soñar o todo a la vez, si cabe ..Si quereis mandarme alguna de estas, hacedlo a pues80@hotmail.com..

jueves, agosto 5

Apprivoisez votre thyroïde

(Un article de Mathieu Rached, lu dans je-ne-sais-où...)

Bouffées de chaleur ou frilosité, humeur maussade ou irritable, émotions perturbées...Difficile de s'y retrouver quand la thyroïde fait des siennes. Qu'elle fasse du zèle ou passe en RTT, suivi médical et écoute de son corps sont les meilleurs remèdes pour préserver le confort de notre vie quotidienne.

Qui est concerné?
Trois millions de personnes sont touchés par les dysfonctionnements de la thyroïde, les femmes davantage que les hommes avec 8 à 9 femmes atteintes pour 1 homme. Cette féminisation de la maladie s'accentue avec l'âge: 1 femme de plus de 60 ans sur 10 est en situation de carence d'hormones thyroïdiennes (hypothyroïdie). Est-ce que c'est grave? "On peut vivre avec, concède le Pr Philippe Caron, endocrinologue à l'hôpital Larrey de Toulouse, mais il s'agit bien d'une maladie. Et la prise en charge n'est pas un luxe, au vu du large éventail de perturbations ocasionnées par une thyroïde au ralenti (hypothyroïdie) ou à plein régime (hyperthyroïdie)."

Les facteurs déclenchants
Il y a de nombreuses causes à ces troubles thyroïdiens. Mais, dans 60 à 90% des cas, il s'agit d'une maladie auto-inmune. Le système immunitaire perd le nord et perturbe le bon fonctionnement de la glande. Pourquoi? Mystère, pourrait-on lire dans le regard et la voix des spécialistes. Néanmoins, il est sûr que ces dérèglements immunitaires sont dus à de multiples facteurs, qu'un terrain génétique "favorable" est nécessaire, sans compter les circonstances environnementales comme "un orage de stress", explique le Pr Caron. Autrement dit, il n'existe pas de consigne de prévention particuliére.

Surveiller les symptômes sans s'affoler
Celles et ceux qui souffrent d'hyperthyroïdie connaissent des sautes d'humeur, des palpitations, des troubles du sommeil ou la sensation d'avoir toujours chaud. Voire, aussi, un amagrissement malgré une alimentation normale. À l'inverse, une personne en situation d'hypothyroïdie souffrira d'asthénie (sensation d'épuisement non améliorée par le repos), de sécheresse de la peau, de paresse psychologique, de frilosité, d'une légère prise de poids, de crampes musculaires. Outre ces symptômes désagréables qui perturbent la vie quotidienne, plane le risque d'une atteinte des os et des muscles, notamment du coeur, en cas d'aggravation de la maladie. On ne badine pas avec la thyroïde.

Que faire pour que cette petite glande en forme de papillon, située à la base du cou, ne nous joue pas des tours? Puisqu'il n'existe pas de dépistage systématique, il faut arriver à reconnaître, dans ce méli-mélo de désagréments, un ou deux symptômes inhabituels. Le médecin décidera alors de réaliser un examen sanguin du dosage de la TSH, une hormone qui contrôle la thyroïde. Cette analyse est le moyen le plus simple et le plus accessible pour distinguer une fatigue passagére d'une hypothyroïdie, ou une irritabilité liée au stress d'une hyperthyroïdie débutante.

Au stade précoce de la maladie, les perturbations engendrées peuvent passer inaperçues. Les carences, comme les excès d'hormones sont légers et les symptômes anodins. Mais cette étape précoce, dite asymptômatique ou fruste, peut précéder l'aggravation de la maladie en l'absence de suivi médical. C'est le cas pour un tiers des hypothyroïdies avec, à la clé, un risque cardio-vasculaire. Pour un autre tiers, la maladie restera "stable", enfin pour le dernier tiers, la situation se normalisera d'elle-même.

Quels traitements?
En fonction de vos résultats d'analyses et de vos caractéristiques de santé, le médecin pourrra proposer de surveille ou de traiter cet écart de votre TSH.

Face à une hypothyroïdie fruste, c'est le risque de la voir se convertir en maladie franche qui dicte la conduite thérapeutique. Le traitement repose alors sur une prise quotidienne, et à vie, d'hormones de substitution, le fameux Lévothyrox, un des cinq médicaments les plus remboursés para la Sécurité sociale. Le traitement est instauré à dose progressive afin de trouver l'équilibre idéal et de normaliser la TSH.

Pour l'hyperthyroïdie, le médecin pourra prescrire des antithyroïdiens de synthèse (ATS). Ils bloquent la production des hormones qui sèment la zizanie dans notre corps et nos émotions. Ce traitement par ATS s'étend sur dix-huit mois, après lesquels la thyroïde ne pose plus de problèmes. Toutefois, "dans 30 à 40% des cas, il y a une rechute qui entraîne une atteinte des os et du coeur. Un traitement radical est alors proposé: ablation ou destruction par de l'iode 131 (radioactif) fixé par la thyroïde", explique le Pr Caron. Avec l'iode 131, l'action thérapeutique est plus lente , mais cette approche permet d'éviter une intervention chirugicale ainsi que la crainte d'une éventuelle cicatrice. Une fois la thyroïde mise hors service, les patients sont traités pour hypothyroïdie, grâce au Lévothyrox.

Quid des nodules?
"Une femme sur 2 de plus de 40 ans a des nodules. C'est simplement la manière de vieillir de la thyroïde", rassure le Pr Brigitte Delemer, endocrinologue à Reims. En présence d'une boule palpable, l'opération n'est pas systématique: dans 5% des cas, il s'agit de cellules cancéreuses. Pour surveiller un nodule: palpation, échographie et éventuelle cytoponction "ni douloureuse ni dangereuse".

Pourquoi les femmes plus que les hommes?
"Parce que les variations d'estrogènes peuvent favoriser les maladies autoimmunes", commente le Pr Caron. Par ailleurs, une grossesse est une période "à risque", à cause d'une éventuelle carence en iode, nécessaire au bon fonctionnement de la thyroïde de la mère et celle du bébé. D'autre part, pendant neuf mois, le système immunitaire de la mère est modifié. "Et, après l'accouchement, il arrive de voir une flambée de maladies auto-immunes", relève le Pr Delemer. Les femmes sont donc plus susceptibles d'être concernées par les aléas thyroïdiens, mais à une frequence qui est peut-être surestimée, "car les hommes sont moins suivis et, donc, moins dépistés", conclut le Pr Caron.